jeudi 28 mars 2024
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Des enfants otages d'une politique d'économie

Sur les recommandations du conseil scientifique, dont l'avis est préalablement consulté avant toute prise de décision sur la crise sanitaire, le président de la République aurait du attendre la rentrée de septembre, pour la ré-ouverture des établissements scolaires dans l'hexagone. Le président Macron a dit "non".

Parmi les mesures annoncées par le président Macron sur le déconfinement, la réouverture des écoles à partir du 11 mai a fait réagir plus que les autres : imprudent, honteux, irresponsable et criminel... Les Français sont unanimes, ils ne comprennent pas cette décision. Selon les experts du conseil scientifique, les enfants sont des vecteurs de propagation du virus, peu importe leur niveau de contagiosité. Le risque d'un redémarrage rapide de l'épidémie s'avère donc inquiétant. Le problème se posera d'une part pour le personnel encadrant des établissements scolaires, en contact avec les enfants, et d'autre part pour les parents dont les enfants peuvent ramener potentiellement le virus à la maison. 

Le président Macron "a pris ses responsabilités"

L'Etat vient de débloquer une enveloppe de 110 milliards d'euros (+ de 13 000 milliards CFP) pour les mesures d'accompagnement qu'impose la crise sanitaire, dont les conséquences seront importantes, notamment pour le chômage partiel ou encore la baisse des entrées fiscales. L'en jeu est énorme, mais surtout très lourd à gérer pour la France, qui connaîtra bientôt un niveau de dette à plus de 115% du PIB. Il était donc important pour le président de la République, que les activités reprennent au plus vite, à commencer par les écoles pour laisser les parents retrouver leur emploi et relancer la machine économique. La loi du 23 mars dernier, relative à l'état d'urgence instauré en France et dans ses collectivités pour lutter contre la propagation du Covid-19, instaurant l'avis du conseil scientifique indispensable à toute prise de décision sur l'évolution de la crise, avait plutôt tendance à protéger le président de la République. C'est d'ailleurs en suivant l'avis rassurant dudit conseil que le président Macron avait décidé de maintenir le premier tour des municipales, ce qui lui a valu des reproches de toute part. Cette fois-ci, c'est l'inverse, il a voulu montrer à la nation, qu'il était le chef. L'appel aux prochaines manifestations est-il justifié ?

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La ministre des Outre-mer avait annoncé le 10 avril les recommandations spécifiques aux territoires ultramarins

Le président Fritch aussi

Pour revenir à moindre échelle en Polynésie, à considérer que les enfants polynésiens pourraient ne pas être vecteurs potentiels de propagation du Covid-19, les autorités locales auraient eu raison de rouvrir les écoles le 18 mai prochain. Sauf que, dans un de ses rapports du 8 avril, "le Conseil scientifique attire l’attention sur le fait que, même s’il est possible d’affirmer que les mesures prises à ce jour auront, et ont déjà un impact, il est impossible aujourd’hui de dire quand les pics épidémiques seront atteints, et quel niveau ils atteindront dans chaque territoire". "Spécificité locale", le virus du risque négligeable est peut être encore présent en Polynésie...