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Conseil des Ministres : Les activités et aménagements touristiques dans l'archipel des Australes

Mercredi 10 juin 2020 - Le conseil des ministres s'est tenu spécialement aux Australes, ce mercredi, au menu : la ministre du Tourisme, Nicole Bouteau a présenté en Conseil des ministres les activités et les aménagements touristiques dans l’archipel des Australes.

Hébergements et activités touristiques

L’archipel des Australes propose une offre touristique composée d’un parc d’hébergement touristique regroupant 24 établissements représentant 100 unités d’une capacité d’accueil totale de 284. Il s’agit majoritairement de pensions de famille, de quelques meublés du tourisme et d’un camping.

Ces hébergements sont localisés sur les îles de Rurutu, Raivavae, Tubuai et Rimatara. L’archipel compte 4 pensions classées, 1 pension en demande de renouvellement et 6 en cours de classement. Depuis la mise en place en 2010 du dispositif d’aide à la création et au développement des pensions de famille,seulement 3 établissements ont sollicité et bénéficié d’une aide.L’archipel compte 27 prestataires d’activités sur les îles des Rurutu, Tubuai et Raivavae proposant des activités terrestres et nautiques, mais également des transports touristiques.

Depuis le 22 mai, Air Tahiti a repris ses vols commerciaux vers les îles de Rurutu et Tubuai. Raivavae et Rimatara devraient être desservies dans le courant du mois de juin. L’engouement de visiteurs locaux et internationaux demeure. L’Aranui a lancé des croisières sur l’archipel, dans la perspective des itinéraires que proposera le prochain navire de la compagnie qui envisage de privilégier les Gambier, les Australes et l’île de Pitcairn.

Développement des pensions de famille : Kit bungalow « Australes »

Afin de diversifier l’offre en matière d’hébergement touristique, le ministère du Tourisme a lancé un concours architectural de conception d’un modèle de bungalow, par archipel, destiné à l'usage de porteurs de projets souhaitant se lancer dans l’activité d’hébergement type pensions de famille.

Ce dispositif permettra d’atteindre les objectifs suivants : favoriser le développement des pensions de famille en Polynésie française, valoriser les spécificités de chaque archipel en proposant un type de fare par archipel et promouvoir l’utilisation des matériaux locaux.A ce jour, plusieurs candidats ont été retenus pour participer au concours. La remise des dossiers est prévue le 1er juillet prochain.Le jury du concours déterminera d’ici la fin du mois de juillet les lauréats des différents lots « archipels ». La livraison des prototypes est prévue début 2021.

Sentiers de randonnée de Rurutu

Dans le cadre du Contrat de Projet Etat-Pays (CDP 2), un programme d’aménagement de chemin de randonnée a été retenu sur l’île de Rurutu pour les Australes avec une enveloppe globale de 14,5 millions Fcfp incluant les études. Le Domaine Atai et le Domaine Metuarii, affectés à la Direction de l’Agriculture, (DAG) ont été identifiés pour y aménager ces sentiers de randonnée.

Concernant le domaine Atai, c’est sur le mont Taurama qu’un sentier partant de la piste forestière existante, a été aménagé et sécurisé, et qu’un abri surélevé a été construit. En dehors du domaine Atai, un point d’intérêt touristique dénommé « Te Pito o Rurutu »,bien connu de la population, nécessitait une mise en valeur. La commune de Rurutu, en 2019, l’a valorisé pour qu’il devienne un haut lieu touristique incontournable.

Concernant le Domaine Metuarii, deux aménagements ont été réalisés. Le Mont Manureva, point culminant de l’île (385 m), situé au Nord, à environ 2 km de la traversière Moerai – Avera, se termine par un sentier étroit embroussaillé, sur une ligne de crête d’environ 300 m. Ce sentier a été aménagé et sécurisé par des marches et une main courante.Le Mont Te’ape est, lui, accessible à partir du MFR de Moerai par une piste forestière d’environ 3 km. Sur la plateforme qui termine la piste, un abri avec table et bancs intégrés, a été construit et une barrière de sécurité érigée tout autour. Le budget global pour ces réalisations (incluant les études et les travaux) s’est élevé à 10 657 595 Fcfp.

Mesures d’aides à l’emploi aux Australes

Depuis 2014, le Pays déploie un panel de dispositifs d'aide à l’attention des demandeurs d'emploi ainsi que des mesures à l’attention des employeurs de droit privé (associations et particuliers compris).Concernant les Australes, 400 mesures d’aide à l’emploi ont été octroyées.

Sur les exercices 2019 – 2020, on recense 421 démarrages d’activité, dont 385 stages (CAE, SITH, CVD), le financement de 10 « Contrats d’accès à l’emploi avec un volet formation » (CAE, Pro), 3 aides financières à l’embauche (ACT, ACT Prim), et 23 aides à la création d’activité (ICRA).

Le 26 mars dernier, l’Assemblée de la Polynésie française réunie en séance extraordinaire, a adopté les dispositifs de sauvegarde et de soutien de l’emploi. Ces mesures, qui s’inscrivent dans le cadre de la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19, doivent pallier les difficultés majeures d’ordre économique et social auxquelles les entreprises polynésiennes sont confrontées, du fait d’une forte baisse voire d’une cessation inattendue d’activité, due notamment à la période de confinement débutée le 20 mars.

Ainsi, le Pays a mis en place des Revenus Exceptionnels de Solidarité (RES, IS, IE) d’un montant allant de 50 000 Fcfp à 100 000 Fcfp afin de soutenir les salariés et travailleurs indépendants privés de leur activité du fait du confinement. Cette mesure a également permis de soulager la trésorerie des entreprises qui ont sollicité l’octroi du bénéfice de ces dispositifs.

Afin de favoriser les conditions de reprise de l’activité économique post-confinement, le plan de sauvegarde des emplois a aussi prévu la création de deux dispositifs, le DiESE et le DESETI. Le DIESE est destiné à soutenir les entreprises qui auront réduit ou cessé temporairement toute activité par une aide financière permettant de compenser la perte de salaire des salariés impactés par la baisse du temps de travail. Le DESETI est quant à lui destiné à compenser la perte de revenus des travailleurs indépendants contraints de cesser leur activité du fait de la crise.

Dans ce cadre, le bilan des aides en faveur des entreprises et salariés des Australes s’établit comme suit : 4,350 millions Fcfp pour l'IS (51 personnes), 3,600 millions Fcfppour l'IS2 (41 personnes), ainsi que 746 665 Fcfp pour le RES (11 personnes) et 96 666 Fcfp pour le RES 2 (1 personne). Soit, au total, 104 aides versées pour un budget de 8 793 331 millions Fcfp sur les deux périodes.

La Polynésie française cède gratuitement 1 400 hectares de foncier à Rurutu et 442 hectares de foncier à Rimatara

La loi du Pays du 29 janvier 2020 vise à organiser le titrement de certaines terres à Rurutu et Rimatara, dans l’archipel des Australes.Ce texte a instauré une procédure exceptionnelle et temporaire de délivrance de titres de propriété sur ces deux îles.

Le Pays s’apprête donc à céder gratuitement :

- 1 857 parcelles cadastrales couvrant une superficie de 14 004 704 m² à Rurutu ;

- 843 parcelles cadastrales couvrant une superficie totale de 4 422 800 m² à Rimatara. 

 A cet égard, les ayants-droit d’un attributaire mentionné par le procès-verbal de bornage d’une des terres listées en annexe à la loi du Pays sont invités à s’adresser à la Direction des affaires foncières afin de faire une déclaration unilatérale de propriété immobilière.  Cette déclaration sera publiée notamment au Journal officiel de la Polynésie française. Au terme d’un délai d’un an à compter de cette publication, et en l’absence de toute contestation, un titre de propriété sera délivré.

La Direction de l’agriculture coordonne plusieurs projets à Rurutu

Le déplacement du gouvernement à Rurutua été l’occasion de faire le point sur l’engagement du Pays dans le secteur agricole à travers les différents projets de la Direction de l’agriculture (DAG) sur l’île et les aides accordées.

Le Pays s’est donné pour objectif d’augmenter au cours des dix prochaines années la production agricole en Polynésie française. Le schéma directeur agricole 2021-2030 établi par le ministère de l’Economie verte prévoit ainsi l’accroissement des surfaces agricoles dans les différents archipels. A Rurutu, un projet est en cours d’étude pour étendre le domaine agricole de douze hectares et offrir aux jeunes agriculteurs une assise foncière plus importante pour développer leur production. Le développement agricole participe au maintien de l’emploi dans les îles éloignées de Tahiti. 

Développer la filière bois avec la menuiserie de Rurutu

La filière bois est également soutenue par le Pays. Les plantations de pins de Rurutu ont été installées dans les années 1970-1980 sur des domaines privés et domaniaux et s’étendent aujourd’hui sur 98 hectares : 45,49 ha sur parcelles domaniales et 52,51 ha sur parcelles privées. Afin de valoriser les arbres de bonnes qualités arrivés à maturité et pérenniser les peuplements de pinus domaniaux, un appel à candidature avait été lancé en 2018 pour la création d’une scierie. L’objectif : exploiter les pins et les transformer en bois de sections destinés aux besoins de l’île et de Tahiti, mais aussi confectionner des meubles locaux. En mai 2020, la menuiserie de Rurutu a reçu une scie mobile, nécessaire à son démarrage d’activité. Outre l’aide de 3 279 609 Fcfp  pour l’acquisition du matériel, une formation de remise à niveau d’abattage et de sciage courant juillet 2020 va être organisée par la DAG.

En parallèle, dans l’optique d’aménager les domaines territoriaux, et ainsi faciliter l’exploitation des parcelles de pins, des travaux de pistes débuteront en juillet 2020. Les pins arrachés seront valorisés directement par la scierie, évitant ainsi le gaspillage des bois. De plus, ce réseau de pistes forestières permettra de favoriser le développement de circuits de randonnées. A ce titre, un travail en collaboration avec le service du tourisme est mené pour identifier et aménager des points remarquables. Enfin, ce nouveau réseau permettra d’améliorer l’accès au domaine pour les pompiers en cas d’incendie.

La pépinière de Rurutu, plus importante pépinière de la région

La pépinière de la DAG à Rurutu a pour vocation de soutenir les professionnels et les porteurs de projets pour le développement des filières fruitières et forestières par la diffusion de semences et de plants certifiés indemnes de maladies. La majorité des plants fruitiers vendus sont des agrumes (65 %) ainsi que des plants de litchis (25 %). En effet ce fruit est très apprécié et jouit aux Australes d’un climat particulièrement favorable à sa croissance.

De plus, par son statut sanitaire favorable, la pépinière de Rurutu fournit celle de Papara en greffons d’oranges, de citrons et de limes. En 2019 se sont 1 793 baguettes (essentiellement en lime mexicaine) qui ont été envoyées à Tahiti, soit 64 % des besoins de la pépinière de la DAG à Papara.

Tarodières biologiques : accompagner les 244 agriculteurs

L’île de Rurutu, où les surfaces agricoles sont encore aujourd’hui majoritairement conduites de façon traditionnelle sans usage d’engrais et pesticides de synthèse, s’est engagée depuis 2016 dans une démarche d’inscription de ses productions végétales sous la mention agriculture biologique. Aujourd’hui, avec le soutien de la Direction de l’agriculture et du système participatif de garantie Bio Fetia (SPG Bio Fetia), l’ensemble des taros produits sur Rurutu respectent le cahier des charges de la Norme océanienne d’agriculture biologique (NOAB). Trente-six hectares de tarodières sont cultivés par 244 agriculteurs solidaires pour maintenir cette garantie. Une signalétique a été installée par le SPG permettant d’identifier clairement les cultures biologiques. Certains planteurs ont fait la démarche de transformer leur production, et le logo « Bio Pasifika » apparaît depuis 2018 sur les premiers taros congelés, prêts à l’emploi vendus dans les magasins de Tahiti.

À Rurutu, depuis le début du dispositif d’aides au développement de la filière agricole, ce sont 10 millions de Fcfp qui ont été octroyés aux professionnels de la filière principalement pour l’acquisition de matériels agricoles.

Administration dans l’archipel des Australes

La ministre de la Modernisation de l’administration a présenté une communication relative à une étude porte sur le personnel de l’administration de la Polynésie française affecté dans l’archipel des Australes, réparti par entité administrative, poste, statut, filière et catégorie. Celle-ci a été complétée d’une analyse relative aux métiers et fonctions, au regard du référentiel des métiers.

On dénombre 196 postes affectés dans l’archipel des Australes répartis dans 12 entités administratives. Outre la Circonscription des îles Australes représentée par le Tavana Hau, 9 services administratifs figurent dans l’archipel dont la plupart sont positionnés sur des missions à vocation technique ou en charge de politiques publiques en soutien à la population. Deux établissements publics à caractère administratif (CAPL et IJSPF) sont aussi représentés aux Australes.

Rapporté aux 6 965 habitants des îles Australes (Recensement de la population ISPF de 2017), les agents relevant de l’administration de la Polynésie française représente 2,81% de la population. Rapporté aux 305 emplois salariés des Australes,ce taux s’élève à 64%. Ainsi, dans l’archipel, près de 2 salariés sur trois relèvent de l’administration de la Polynésie française.

Trois services concentrent l’essentiel des postes, soit 73,47%, à savoir la Direction de l’équipement, la Direction de la santé et la Direction générale de l’éducation et de l’enseignement. Mais sont aussi représentés l’agriculture, l’Aviation civile, les sports ou encore la DSFE.

Des 41% des effectifs sont à Tubuai, 31% à Rurutu, 11% à Rimatara, 10% à Raivavae et 7% à Rapa. La moyenne d’âge des agents des Australes est de 44 ans, se situant ainsi dans une tranche similaire à ce qui peut être observé sur toute la Polynésie française.

Situation énergétique dans l’archipel des Australes

La consommation d'électricité des îles des Australes s’établit à 6 537 628 kWh par an, ce qui représente 1 % de la consommation électrique en Polynésie française. Les plus fortes consommations de l’archipel sont observées à Tubuai et Rurutu.

Pour chacune des îles suivantes, une concession est en cours avec EDT pour la fourniture d’électricité : Tubuai, Rurutu, Rimatara et Raivavae. A Tubuai, comme à Rurutu, on comptait en 2018, plus de 800 contrats d’abonnement. A Rapa, la distribution d’électricité est gérée en régie communale. Un agent communal, en charge de la régie, procède à la recharge des cartes de prépaiement (habitants, magasins) et édite les factures pour les gros consommateurs (bâtiments communaux, services, éclairage public). L’île dispose de 3 groupes électrogènes de secours. La centrale fonctionne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Un projet de valorisation de la filière bois énergie a été évoqué dans le cadre de la convention de partenariat ADEME/Pays pour la commune de Rapa. Un accord de financement de cette étude a été formalisé et l’étude est à venir.

Projet de réserve de biosphère de l’archipel des Australes – programme UNESCO

L’archipel des Australes est composé d’un chapelet d’îles (Maria, Rimatara, Rurutu, Tubuai, Raivavae au Nord de l’archipel et Rapa et Marotiri au Sud), et se distingue par l’originalité et l’état de préservation de son patrimoine naturel et culturel.

En 2018, le maire de la commune de Rurutu et la 3ème vice-présidente et représentante à l’Assemblée de la Polynésie française ont sollicité l’intégration de l’archipel des Australes dans le réseau international des réserves de biosphère, programme de l’UNESCO.

La création d’une réserve de biosphère nécessite de réaliser un diagnostic collectif sur les enjeux et problèmes du territoire concerné, incluant un état détaillé des connaissances écologiques, économiques et des processus sociaux. Plusieurs étapes clés sont nécessaires pour rechercher les points d’accord et de mobilisation des acteurs.

Ainsi, une information large et aussi accessible que possible a été apportée aux habitants et aux acteurs socio économiques de Rurutu en juin dernier par la direction de l’environnement, concernant les principes de fonctionnement des réserves de biosphère. D’autres réunions d’informations doivent se poursuivre d’ici fin 2021 dans les autres communes de l’archipel des Australes pour recueillir leur assentiment.

A l’issue de ce travail participatif mené sur chaque île, une carte synthétique sera produite en 2022 sur laquelle figureront les zones prioritairement dédiées à la conservation et bénéficiant d'un statut de protection réglementaire (zones centrales), les zones associant conservation et développement dans le cadre d'une démarche de progrès volontaire et contractuelle (zones tampons), et les zones où l'accent sera mis sur l'éducation et la sensibilisation (zone de transition).

L’étape suivante consistera à préciser les modalités de gouvernance de la future réserve de biosphère. Elle conduira à la mise en place d’un comité de gestion qui impliquera les parties prenantes de l’archipel.

Enfin, le dossier devra être approuvé par le Gouvernement de la Polynésie française qui transmettra la candidature au comité MAB France, puis à l’UNESCO.

Par le biais de ce projet, le Pays a pour ambition de proposer à l’UNESCO en 2023 la désignation en Réserve de biosphère d’un archipel tout entier, celui de l’archipel des Australes. Ce serait la première réserve de biosphère d’archipel du réseau français.

Subventions pour deux collèges des Australes

Le Conseil des ministres a approuvé l’attribution de deux subventions de fonctionnement pour financer les actions menées au titre du fonds social collégien et lycée (FSCL). La première, d’un montant total de 1 196 000 Fcfp, a été octroyée au collège de Mataura, à Tubuai, et la seconde au collège de Moerai, à Rurutu, pour un montant total de 606 800 Fcfp.

Réhabilitation de l’internat du collège de Rurutu

Sur proposition de la ministre de l’Education, de la jeunesse et des sports, le Conseil des ministres a approuvé la réhabilitation de l’internat du collège de Rurutu. Cette opération sera co-financé à hauteur de 14 millions Fcfp par le Pays et de 56 millions Fcfp par l’Etat.

Le collège accueille 196 élèves, dont 49% d’élèves de catégorie sociale défavorisée. L’internat du collège accueille les élèves de Rimatara 7 jours sur 7. Ces internes bénéficient de trois rapatriements par an. Les internes sont, en moyenne, 25 filles et 25 garçons, selon les années scolaires.