Référendum Calédonie : le boycott se renforce

Vendredi 29 octobre 2021 - “Le gouvernement français s’entête à vouloir faire primer la campagne présidentielle dans le seul but de solder l’Accord de Nouméa sous son quinquennat au détriment de la consultation sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie”.

Une belle froideur s'installe dans les relations entre la France et la Nouvelle Calédonie. Le ministre des outre mer Le Cornu a déclaré en effet qu'en final et comme l'avait annoncé le président Macron, "la France ne sera plus la France sans la Nouvelle Calédonie". Sur fond de stratégies géopolitiques, la France vient de perdre un gros client qu'est l'Australie pour ses sous-marins à offre sans succès et ses relations avec la Chine ne sont pas si bonnes que ça. En gros, la France sous Macron risque de perdre la Calédonie et une grande part économique dans la région d'Océanie.

Un prétexte sanitaire ou politique ?

Lors de sa dernière intervention sur le sujet, le ministre des outre mer a mis en avant le fait qu'en "démocratie, on tient ses élections à l'heure". Ironiquement, il regrette le manque de "discussion technique, sanitaire, objective" dans l'appel à boycott par le FLNKS, qu'il considère d'ailleurs comme "terminologie politique". Seul motif pouvant faire accéder le ministre à la demande des mouvements indépendantistes kanaks de reporter la consultation populaire, "le seul baromètre sanitaire". En d'autres termes, si les kanaks ne se vaccinaient pas en masse, s'ils devenaient malades, si certains ne parvenaient pas à survivre et augmentaient le nombre de décès, si les mesures sanitaires se renforçaient, alors seulement à ce moment là, le référendum pourraient être reporté. Mais une démotivation à son report a aussi son importance : les présidentielles de 2022. Les Macronnistes voient déjà se profiler un deuxième quinquennat pour leur petit Emanuel. Il aura donc réussi à "solder l'accord de Nouméa". Selon le ministre Cornu, en démocratie toujours, il n'y a pas lieu d'organiser un référendum la même année d'une élection présidentielle.

Un référendum à multiples recours

Le FLNKS a dénoncé l'attitude de l'Etat face à la légitimité des Kanaks, "une attitude qui priverait les Calédoniens d'une campagne équitable". Les indépendantistes préviennent en outre qu'au lendemain de la consultation, si celle-ci "est contestée, elle n'apportera pas la sérénité nécessaire pour la poursuite des discussions consensuelles sur l'avenir institutionnel du Pays". S'exprimant à ce sujet, le président du gouvernement calédonien Louis Mapou a annoncé que "le référendum se tienne le 12 décembre ou qu'il soit reporté, de toutes les façons, l'obligation de rassembler le peuple Calédonien est de vigueur. La décision revient à l'État puisqu'il la revendique depuis deux ans. En ce qui nous concerne nous avons deux ans pour travailler, quelque soit la décision qui sera prise. Il faut que le référendum se tienne dans les meilleures conditions".

Le président du gouvernement calédonien a appelé ses militants et partis, à boycotter la prochaine consultation

 

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