Mercredi 12 février 2020 - La grève des agents de la Direction des solidarités, de la famille et de l'égalité (DSFE), a été effective ce matin dès 8H00 devant la présidence du gouvernement. Beaucoup moins d'une centaine de grévistes brandissaient banderoles et pancartes de revendications, face à une grille close et silencieuse de la Présidence.
La semaine dernière, les syndicats CSTP-FO et A Tia I Mua ont déposé un préavis de grève à la DSFE qui a pris effet mardi soir à minuit, puisqu'aucun accord n'a été trouvé entre ministère et agents du social. Un ras-le-bol général, une surcharge de travail, un manque d'effectifs, mais surtout le débauchage d'agents alors que la structure est en manque d'effectifs, des raisons qui ont poussé les agents à une grève illimitée. Les revendications des grévistes se résument en plusieurs points, notamment, la mise en place d'un concours pour le recrutement de personnels supplémentaires sur les trois années à venir, la reconnaissance de la pénibilité du travail, ou encore la revalorisation salariale. Rencontres infructueuses et fin de non-recevoir ont du se succéder, le piquet de grève devient légitime.
Un conflit sur fond politique
"On nous pique des agents alors qu'on en manque", faisant référence à la création de la toute nouvelle délégation à la délinquance juvénile, avait déjà déclaré à la presse (Tahiti Infos) un agent de la DSFE. Et pour cause ! L'intersyndicale a dénoncé le débauchage d'agents de la DSFE affectés à cette délégation qui sera confiée à Teiva Manutahi, ancien médiateur du Pays, colistier du Tapura mais pas pour longtemps car rattrapé par le retard de ses comptes de compagne sous la bannière Porinetia Ora, et aujourd'hui toujours actif en politique aux côtés de Jean Christophe Bouissou à Faa'a, mais aussi agent de la DSFE. Le syndicaliste Yves Laugrost (A Tia i Mua) n'hésitera pas, "on va mettre les pieds dans le plat". Il faut bien remercier quelqu'un qui n'a pas pu être mis sur la liste".
Pendant ce temps...
Le contexte social dans lequel travaille la DSFE devient alarmant. De plus en plus de familles en situation précaire, une consommation d'ice banalisée, des collégiens et adolescents en pleine crise, des signalements fusant de partout, et la liste n'est pas finie. Face au silence des autorités, le message des grévistes est clairement parlant, mais tenterait à faire croire que les agents auraient sans doute besoin, eux aussi, d'une prise en charge par la DSFE. Les images parlent d'elles-mêmes.
Crédits photos : James Teihotu - Te Reo o Tefana