vendredi 26 avril 2024
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L' arrivée d'un hélicoptère à Raiatea provoque la colère de Sylviane Terooatea

Mercredi 1er avril 2020 - Un hélicoptère a fait irruption à Raiatea, hier soir, pour transporter deux personnes  afin de rendre visite à un membre en fin de vie à l'hôpital de Uturoa. La maire de la commune, Sylviane Terooatea, a découvert la nouvelle sur les réseaux sociaux, et n'a pas caché sa colère.

Contactée lors de notre édition de ce jour, Sylviane Terootea précise :

"Nous avons pris des dispositions très sévères, nous voulons minimiser les dégâts pour protéger la population (le confinement, les gestes barrières), aujourd'hui j'en veux pas à la famille, c'est compréhensible qu'ils viennent voir leur maman en fin de vie, l'hôpital de Uturoa avait des instructions bien précise, moi-même tavana je n'avais pas le droit d'entrer dans l'hôpital, j'ai des mamans qui ont accouché ce week-end et dont les papas n'avaient pas le droit de rendre visite à leurs bébés et aujourd'hui je vois que ses membres arrivent de Tahiti escorter par les gendarmes de l'île, ce sont des personnes de Tapuatapuatea, selon les précisions du maire de la commune annexe, ok, le haut-commissaire avait pris un arrêté mais la moindre des choses était de nous prévenir, puisque quand on a besoin, tout de suite on relaye les informations à la population, et on n'est pas que des exécutants, voilà ce qui explique ma colère avec l'Etat."

En réponse au "coup de gueule" de la mairesse d'Uturoa, le haut-commissaire Dominique Sorain précise dans un communiqué  : 

"Certains se sont émus du déplacement récent d’une famille auprès d’un proche en fin de vie à l’hôpital d’Uturoa. Aucune faveur n’a été accordée, seul le droit a été appliqué, en toute humanité.

En effet, les textes qui organisent le confinement général en Polynésie française prévoient la prise en compte des situations individuelles exceptionnelles telles que le motif familial impérieux (décret n°2020-293 du 23 mars 2020) afin d’adapter les règles encadrant les déplacements, notamment lorsque des familles sont en souffrance. 

Dans ce cadre, toutes les précautions sanitaires ont été prises pour que ce type de déplacement, exceptionnel, s’effectue en toute sécurité d’un point de vue sanitaire mais également en matière d’ordre public. Ce type de déplacement ne peut, par ailleurs, s’effectuer que dans le respect des règles prises par les structures hospitalières.

La situation de crise que nous vivons doit amener chacun à une attitude responsable qui ne laisse pas de place à des polémiques bien éloignées de nos traditions familiales et de la volonté largement partagée des polynésiens d’être solidaires pour surmonter, tous ensemble, les épreuves que l’épidémie du coronavirus nous impose."

Les arrivées de bateaux ravitailleurs surveillés

Sylviane Terootea indique : "je suis arrivée au point où je dois surveiller les bateaux puisqu'on m'informe qu'il n'y a pas de passagers, je me rends personnellement depuis le début du confinement au quai pour vérifier que les règles sont respectées".

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(Crédit photo : Mairie Uturoa)