vendredi 19 avril 2024
Suivez-nous
Initiative régionale pour protéger les pêcheries de thon dans les îles du Pacifique face au changement climatique

Les îles du Pacifique sont confrontées à une migration des pêcheries de thon induite par le changement climatique, menaçant leur sécurité alimentaire et économique. Aujourd'hui, la Communauté du Pacifique (CPS) développe un système d'alerte avancé pour surveiller et gérer cette migration.

Le réchauffement des eaux océaniques pousse les pêcheries de thon hors des zones économiques exclusives (ZEE) des pays insulaires du Pacifique. Selon le Dr Simon Nicol, chercheur principal en matière de pêche à la CPS, cela pourrait entraîner la perte d'environ 100 millions de dollars US pour ces pays d'ici 2050.

La Nouvelle-Zélande a récemment financé un programme de 15,5 millions USD pour aider les pays insulaires du Pacifique à adapter leurs pêcheries de thon face aux défis du changement climatique. Coral Pasisi, directeur du changement climatique et de la durabilité environnementale à la CPS, souligne que des plans de gestion durable des pêches côtières et l'aquaculture sont essentiels pour assurer l'avenir des ressources marines de la région.

Le système d'alerte avancé, développé dans le cadre du programme, permettra aux pays de surveiller et gérer la migration du thon avec plus de précision. Le Dr Meryl Williams, vice-présidente du comité consultatif scientifique de l'International Seafood Sustainability Foundation, explique que cela est crucial pour les revenus de droits d'accès des pays, qui sont liés à la quantité de thon pêchée dans leur ZEE.

La réduction des émissions de gaz à effet de serre conformément à l'Accord de Paris pourrait limiter la migration du thon hors de la région. Pasisi insiste sur le fait que les pays développés doivent agir rapidement pour rester en dessous de 1,5 degré centigrade, et les pays du Pacifique doivent maintenir une gestion durable de leurs ressources halieutiques.

Enfin, Mme Williams souligne l'importance du rôle des femmes dans l'industrie thonière, estimant qu'elles représentent probablement au moins la moitié de la main-d'œuvre dans les chaînes de valeur de la pêche artisanale et industrielle au thon.